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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

Dans le théâtre d’Épicharme ce thème de la gourmandise paraît avoir été inépuisable. Il y avait évidemment encore la peinture d’un repas dans la pièce intitulée : les Cômastes ou Héphæstos. Il n’en reste guère que le titre ; mais ce titre est significatif, et l’on a pu reconnaître d’après des indices à peu près certains que les Cômastes avaient pour sujet un banquet où Bacchus enivrait Héphæstos ou, sous la forme latine, Vulcain, retiré à Lemnos par suite d’un exil volontaire, et la pompe bachique qui accompagnait le retour du dieu dans l’Olympe. Une pareille matière, riche en incidents burlesques et en mots plaisants, convenait parfaitement à la comédie dorienne. On en peut dire autant du Cyclope, où Polyphème était, comme dans l’Odyssée, enivré par Ulysse. C’est de ce côté que paraissent se tourner, quelquefois contre toute attente, beaucoup de sujets mythologiques. Ainsi le vers souvent cité : « Il n’y a pas de dithyrambe quand on boit de l’eau, » était tiré de Philoctète. Les sirènes, dans la pièce qui porte ce nom, remplaçaient le piège de leurs chants mélodieux par l’appât d’une grasse et abondante hospitalité. Les poissons, les oiseaux, des mets de diverses sortes, avec leurs modes de préparation, remplissent encore une appétissante énumération. À plus forte raison, des types consacrés comme celui d’Hercule donnent-ils matière à des développements analo-