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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

Au témoignage d’Épicharme lui-même, c’était lui qui avait donné en Sicile le premier exemple de ce genre de composition.

Telles sont donc, pour conclure, les formes auxquelles aboutit dans les colonies occidentales le développement du comique dorien : la farce mégarienne, modifiée par l’esprit sicilien, et dans le sud de l’Italie, les petites scènes des phlyaques ; les processions et les improvisations des ïambistes de Syracuse ; enfin, sous une forme plus littéraire, les satires d’Aristoxène de Sélinonte. Ce sont les éléments qu’Épicharme trouve autour de lui et qui peuvent entrer dans la composition des œuvres d’art qu’il invente. On ne voit pas bien ce qu’il aurait emprunté aux ïambistes ; mais il a imité la forme poétique d’Aristoxène, et ses sujets viennent directement des phlyaques. Comme les farces improvisées de ceux-ci, ils se divisent en deux classes : les parodies mythologiques, et les représentations de la vie familière ; et de même aussi sans doute, la différence des sujets n’empêche pas que dans ces deux classes les thèmes de développement ne soient souvent les mêmes. Essayons maintenant de nous rendre compte de ce qu’il a fait.

Les comédies mythologiques ont naturellement pour personnages des dieux et des héros : les habitants de l’Olympe, Hercule, Bacchus, Ulysse, Prométhée s’y distribuent des rôles. Mais le pro-