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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

sion que son génie se révélera. Et déjà qu’y a-t-il de plus gracieusement tendre que cette même idylle de Gallus ? De quelle abondance de traits touchants n’a-t-il pas enrichi ces imitations, et comme son art délicat soutient sa fiction par la valeur poétique du détail ? Le détail, en effet, veut être étudié de très près chez lui comme chez Théocrite, et c’est pour cela qu’on ne peut les comparer sérieusement l’un à l’autre que le livre en main. Leurs ouvrages sont comme des pièces précieuses d’orfèvrerie, qui frappent tous les yeux par l’élégance de la forme et du dessin général, mais dont chaque ciselure réclame l’attention des connaisseurs.

À la fin de cette revue rapide des idylles bucoliques de Théocrite, nous voici ramené à notre premier point de vue : l’inévitable influence qu’une civilisation avancée exerça sur cette idée d’un retour littéraire vers les mœurs pastorales de la Sicile. Nous avons essayé d’indiquer de quelle façon le poète emprunta à ces humbles trésors populaires que gardaient les montagnes et les vallées de cette belle île, certaines formes, certaines sensations et certaines peintures. Il resterait à parler des légendes qu’il y trouva et de l’usage qu’il en fit.