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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

pratique constante du lyrisme grec, qui concentre en elles, comme par le jet rapide de la pensée, des idées, des émotions ou des images. Ainsi le poète, parlant à un enfant affligé, lui demande :

Qui pourrait dissiper tes chagrins nébuleux ?

Il veut sécher ses yeux,

Pour que dans leur azur, de larmes orageux,
Passe le vif éclair de la joie et des jeux.

Un passage de la même pièce rappelle plus directement Pindare :

Pour rattacher gaîment et gaîment ramener
En boucles sur ta blanche épaule
Ces cheveux qui du fer n’ont pas subi l’affront,
Et qui pleurent épars autour de ton beau front,
Comme les feuilles sur le saule.

Le lyrique grec, dans la IVe Pythique, achève la peinture de Jason, apparaissant sur la place d’Iolcos dans tout l’éclat de son élégante beauté, par un trait analogue :

« Les boucles brillantes de sa chevelure n’avaient pas disparu sous le fer ; mais elles rayonnaient flottantes sur tout son dos. »

Un examen plus prolongé ferait découvrir dans le détail d’autres points de comparaison. Cependant il ne faut pas exagérer les rapports ; il vaut mieux, au contraire, dans un véritable esprit critique, qui