dare n’admet pas ces variations ; mais on se tromperait fort, si de là on concluait chez lui à l’uniformité et à la pauvreté du rythme. Chacune de ses pièces a le sien, dont la souplesse suit le développement de l’idée poétique.
Ce n’est pas ici le lieu d’aborder les difficultés techniques où se consument encore les efforts des érudits. Disons seulement que les strophes de Pindare forment le plus souvent comme un grand édifice, savant et compliqué. L’élément premier est le membre ; la réunion des membres produit les vers lyriques, qui se groupent eux-mêmes en périodes ; les périodes composent la strophe, et les strophes se succèdent, plus ou moins nombreuses, suivant la longueur de l’ode, reproduisant avec fidélité comme les figures d’un même dessin. De là l’impression de la variété se conciliant avec l’unité et la symétrie. Ce double effet de symétrie et de variété est encore accru par une disposition presque constante qui distribue régulièrement les odes de quelque étendue en triades, formées chacune de deux strophes et d’une épode. Tel est l’organisme complexe et régulier dans lequel circule la pensée du poète, laquelle en anime toutes les parties, répartissant inégalement la force, mais présente sur tous les points. Elle s’y manifeste par une sorte de rayonnement plutôt que par un développement progressif. Sur l’ensemble impriment