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PINDARE

lée, à ce qu’il croit avoir découvert, est plutôt d’avis que l’ode ne contient que des éloges pour le tyran de Syracuse, et que l’allusion renfermée dans le mythe s’adresse au tyran de Rhégium, Anaxilas, dont Hiéron, par sa bienveillante intervention, vient de prévenir une entreprise contre les Locriens Épizéphyriens. Oui, sans doute, il s’agit d’Anaxilas, dit à son tour un savant éditeur, M. Tycho Mommsen, qui adopte pleinement cette explication ; et il la confirme par un complément inattendu. Le poète dit que le téméraire Ixion « pénétra dans la chambre profonde de Zeus ». Qu’est-ce que cette chambre profonde, où il voulait consommer son crime, et où, en réalité, déçu par une illusion, la nuée qui avait revêtu l’apparence de la déesse, il trouva sa perte en appelant sur lui la vengeance divine ? C’est une vallée, profonde comme toutes les vallées, où Anaxilas livra combat aux Locriens et, par cette agression, provoqua, avec l’intervention d’Hiéron, la ruine de ses propres espérances. Il est vrai que l’histoire ne parle pas de ce combat dans une vallée ; mais comment fermer les yeux à l’évidence du témoignage de Pindare ?

Pindare est ainsi rempli d’allusions instructives, qui portent non seulement sur des faits historiques, mais sur une foule de détails que reconnaît la sagacité des interprètes. On avait remarqué depuis longtemps le début de la première Olympique, où