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80 LE MÉLODRAiME

pagne ou le Pouvoir de VEnfance^ où Pixerécourt re- nonce, cette fois, à l'élément comique et ne veut qu'at- tendrir, en montrant la tribu des Abencérages vain- cue et décimée, faisant plaider sa cause auprès du vainqueur par d'innocents enfants, conduits par une mère courageuse qui s'est travestie en vieillard ; PU zarre ou la Conquête du Pérou, le Solitaire de la Roche Noire, VAnge tutélaire ou le Démon femelle (1). En- core un fameux rôle, pour une actrice, que le rôle prin- cipal de cette pièce, représentée dans la/salle du tliéâ- tre des Jeunes Artistes (2), rue de Bondy,' pendant, qu'on reconstruisait la Gaîté. Le duc de Ferrare, Al- phonse, est menacé par un complot fomenté par soni frère Amaldi. Mais sa bonne étoile fait qu'il est aimé' par la belle Flora : c'est un ange sous les habits de* femme ; c'est un diable quand, sous ses multiples tra- vestissements, elle défend le duc contre les assassins-, apostés par son frère, rusant ou se battant avec in- trépidité. Elle a l'esprit romanesque et ne fait usage' que des grands moyens, en dédaignant, avec une mer- veilleuse obstination, les simples précautions qui' la-. feraient réussir sans danger pour elle et les. siens. Là. aussi se trouve une formule dont on n'a pas laissé- de se servir, en se rappelant le répertoire de ce grande inventeur de situations que fut Pixerécourt..

(1) Acteurs : Tautin, Lafargue, Marly, Frédéric, Pascal;. Mlle Bourgeois.

(2) Le théâtre des Jeunes-Artistes s'était d'abord appelé le> Théâtre-Français comique et lyrique (1789^ On y joua une pa- rade célèbre, les Battus payent l'amende, puis le Nicodème dans la Lune du cousin Jacques, ce Beffroy de Rigny qui saluait avec un sentimentalisme naïf l'aurore de la Révolution. Il prit, en 1796, le titre de « Théâtre des Jeunes Artistes », sous la direction de Boirie et Cailleau. Desauguiers y fit ses premières armes. Martainville y donna les Assemblées primaires ou les Elections, . vaudeville réactionnaire dont la représentation: fut tumultueuse et qui fut bientôt interdit. Puis le mélodrame et la féerie st succédèrent. C'est au Théâtre des Jeunes-Artistes qu'on essaya, pour la première fois, les billets à droit. Il fut fermé par le* décret de 1807, qui supprimait tant de théâtres..