Page:Ginisty - Le Mélodrame, Michaud.djvu/81

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE MÉLODRAME 75

mique de la pièce, le caporal Bataille, a, par bonheur, surpris le complot et il se met en devoir de le faire échouer. A la laveur de la nuit, il passe le premier, sans que Fritz l'aperçoive ; celui-ci se trouve alors le second, et h la place de la victime qu'il a désignée lui-même. Le bandit s'élance sur l'homme, d'après la consigne, et c'est dans le cœur de Fritz qu'il enfonce le poignard.

Sur le cadavre de Fritz, on trouve toutes les preuves des manœuvres qu'il avait tentées. Attendrissement général, et le père Werner se décide à retirer sa vieille malédiction, que, à la vérité, on avait un peu oubliée.

— Un père offensé, dit le comte, un père offensé qui pardonne est la plus parfaite image de la divinité.

Un légiste eût fait sans doute des objections assez graves à quelques-uns des points principaux sur les- quels la pièce est bâtie, mais le public n'était point si minutieux, et il ne trouvait là que des motifs d'émo- tion.

Boïeldieu, alors à Saint-Pétersbourg, avait souhaité transformer la Femme à deux maris en un ouvrage lyrique, mais Mlle Philis ne voulut pas du rôle qui lui était destiné, et les objections de Mlle Phihs étaient sans réplique.