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lui avoua, la contraignit en mon absence à consentir à cette union.

Tous. — Le malheureux !

Stéphany, continuant. — Cœlina vit le jour. Désespéré d'avoir perdu mon épouse, et voulant conserver sur ma fille les droits que m'assuraient Ihymen et la nature, je l'enlevai aux personnes qui en étaient chargées et je la fis baptiser sous mon nom. De là le motif de la haine de Truguelin, et. sa constance à me persécuter.

DuFouR, interron-ipant son iils. — Le reste m"est connu. (A Francisque, en lui tendant les bras.) — Je vous rends mon estime.

Dans le roman de Ducray-Duminil, les complica- tions étaient bien autres ! Trnguelin s'en était pris à Isoline elle-même et Lavait enfermée dans un souter- rain. « Lsoline, dans Lespoir de fixer l'attention du voyageur, agitait souvent une cloche et sonnait d'un cor qu'elle avait trouvé dans les ruines, n C'est par Cœlina et Humbert qu'elle est enfin délivrée.

Ducray-Duminil ne protesta point, cependant, con- tre la suppression de ces épisodes. Il loua même, avec bonhomie, l'œuvre de Pixerécourt. u L'auteur, écri- vait-il dans le Journal des Petites Afliches, du 19 fruc- tidor, an VIII, l'auteur a tiré un parti étonnant de ce roman, qui offrait les plus grandes diflicultés pour être mis à la scène, et ce sont ces difficultés vaincues avec art qui font du drame de Cœlina le meilleur ou- vrage qui ait été joué au boulevard, et le rendent digne des premiers théâtres. » Ducray-Duminil fut le plus enthousiaste des spectateurs, et il estimait bra- .vement que le premier acte était un des plus beaux qu'il y eût au théâtre ». Quant au troisième, (( il •commandait l'attention la plus suivie », et voici qui est charmant : Ducray-Duminil appréciant le style de Pixerécourt et le déclarant « chaud, serré et surtout naturel ». N'est-ce pas un peu touchant, comme reflet de l'époque ?

La (( maîtrise » de Pixerécourt s'affirmait dès lors.