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64 LE MÉLODRAME

de repos pour l'assassin... Vengcarjce... vengeance... {On entend résonner Vécho. Truguelin se retourne avec el[roi.) Où suis-je ? quelle voix tnenaçante... Ciel ! que vois-je ! ce pont, ces rochers, ce torrent... C'est là que ma main crimi- nelle versa le sang d'un infortuné. Dieu, toi que j'ai si longtemps méconnu, vois mes remords... Arrête, misérable, et n'outrage pas le Ciel... Des consolations à toi ! cette fa- veur n'est réservée qu'à l'innocence : tu ne la goûteras jamais... Les larmes, l'échafaud, voilà le sort qui t'attend et auquel tu ne sauras échapper. Ah ! si l'on savait ce qu'il en coûte pour cesser d'être vertueux, on verrait bien peu de méchants sur la terre !...

C'est là le monologue dans toute sa phraséologie, aujourd'hui comique, ..et terminé par l'aphorisme mo- raLgui^est de rigueur. L'honnête meunier Michaûd, cependant, a pitié de ce passant lamentable et lui ôITfe un abri. Hospitalier, il en offre un aussi, un moment ^ùs fard, au triste couple, foriïié par Humbert et Cœ- lina. Humbert reconnaît son persécuteur malgré son déguisement, et c'est alors qu'il s'agit pour lui, quoi- que muet, et tout faible qu'il soit, de faire pénchèi* la Providence de son côté. Cette lutte entre le faible contre le fort, c'est tout le mélodrame. Il parviendra, encore qu'il ne dispose point de la parole, à. le faire tomber dans le piège qu'il lui a tendu, aidé par Cœ- lina, et Truguelin recevra le châtiment de ses crimes. Dufour et Stéphany, qui étaient à la recherche de Cœlina, arrivent au moment où les gendarmes em- mènent leur prisonnier. Mais la Justice exige encore la réhabilitation d'Humbert et le bonheur de Cœlina.

Dufour demande pour quelle raison Truguelin s'acharna sur Humbert ; celui-ci écrit pour lui quel- ques lignés, que lit Stéphany.

Stéphany, lisant : « Un mariage secret m'unissait depuis deux mois à la belle Isoline, lorsque monsieur votre frère la vit et proposa de l'épouser. \'0us savez que, en se ma- riant, il assurait tous ses biens à ses enfants, au cas qu'il en eût. Truguelin, dans l'espoir de s'emparer un jour de ce riche héritage, et sans respect pour des nœuds que sa sœur