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LE MÉLODRAME 61

appelle son domestique Germain et entre eux s'échange ce dialogue :

Germain, mystérieusement. — Vous me demandez?...

Truguelin. — Oui, j'ai besoin de ton secours

Germain. — Parlez.

Truguelin. — Ilumbcrt est ici.

Germain. — Je le sais.

Truguelin. — Un mot de sa part...

Germain. — Peut nous perdre. M. Dufour?...

Truguelin. — iNe sait rien encore.

Germain. — Mais d'un moment à l'autre, il peut tout ap- prendre...

Truguelin. — Ton avis V

Germain. — Le vôtre.

Truguelin. — Tu m'entends ï

Germain. — Il suflit.

Truguelin. — Misérable Eraiiûisque^ tu paieras cher les inquiétudes que tu me causeSTT^

Germain. — Quand tout le monde reposera...

Truguelin. — A minuit, sïl résiste...

Germain. — Il est mort !

Et on accuse Pixerécourt d'^re périphraseur ! II sait pratiquer aussi la concision.' Ce dialogue a été en- tendu par Cœlina. Elle prévient en hâte Francisque Humbert : <( Vos jom^s sont menacés. Ne dormez pas, je veille sur vous ! »

On a compris (Pixerécourt est toujours clair, au moins) que Trugueli n et Germain sont ceux qui na- guère, tentèrent d'assassiner F rancisque Humbert . Celui-ci est sur la défensive. Il hausse les épaules lorsque Truguelin lui ordonne de quitter la maison, et, menacé d'un poignard, il montre ses pistolets. Le bruit attire M. Dufour qui, sur le témoignage de Cœ- lina, chasse Truguelin.

Ce Truguelin est une affreuse canaille; encore l'est-il moins que dans le roman de Ducray-Duminil. Il veut la iorhme de Cœlina, et se jure de la conquérir par lous les moyens. Au moment où l'on va célébrer le mariage de Cœlina et de Stéphany (fôte villageoise, ballelj, Germain se présente et remet une lettre à