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36 LE MÉLODRAME

Les événements se déroulent fort vite. On signale à Barbanio une troupe qui vient à l'assaut de son (c re- paire ». Il fait enfermer Rosina dans une tour et il tire Saint-Charles du cachot où il l'avait jeté, mais pour le forcer à se battre contre ceux-là. mêmes par qui il pourrait être délivré. Hélas, en cette rencontre, ce sont les brigands qui l'emportent.

Les assaillants étaient commandés par don Pèdre, persuadé que Saint-Charles était le complice des ban- dits : il revient, accompagné d'archers de la Sainte- Hermandad. Second combat. Dans ce combat, Saint- Charles pare un coup mortel qu'allait recevoir don Pèdre, et celui-ci est ainsi détrompé, reconnaît que l'officier n'a été que la victime des brigands et non leur compagnon.

Mais si, dans cette bataille, la troupe de Barbanio a été décimée, Barbanio lui-même n'est pas mort. As- siégé de toutes parts, il pénètre dans la tour où il a laissé Rosina, en gravit la plate-forme en la portant dans ses bras, et défie les archers en se faisant un rempart du corps de la jeune femme. Saint-Charles, à qui l'amour donne toutes les audaces, se hissera jus- qu'à la tour et, en tuant Barbanio, délivrera son « amante ». Don Pèdre, touché de tant d'héroïsme, re- noncera à ses propres sentiments et consentira à l'union contre laquelle il avait d'abord lutté.

On peut se consoler, sur un tel sujet, de ce que le texte a de sommaire.

La pantomime dramatique, malgré la gloire du mé- lodrame, se poursuivra quelques années encore. En 1810, le même Cuvelier est toujours sur la brèche et donne à la Gaité une autre pantomime, la Main de fer ou VEpouse criminelle, où l'on voit Régilde, duchesse de Spalatro, faire assassiner son époux, pour régner à sa place, et convier le jeune Stéphanos, qu'elle aime secrètement, à partager son trône. Mais le duc, s'il a été affrousemnt mutilé par ses assassins, n'est pas