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II

Avant Pixe récourt. — « Les Victimes cloîtrées». — Un des pères du mélodrame. — Loaisel-Tréogate.

— « Le Château du Diable ». — Les Brigands. — «La Forêt périlleuse». — «Roland de Monglave».

— La Pantomime dialoguée — La Négrophilie. —

Un cimetière dramatique.

uiLBERT de Pixerécourt est le législateur du mélo- drame. Sa fatuité est même souvent amusante. (( Tout était dit, tout était fait, quand je parus, dit-il en substance, dans une de ses dernières pages ; il fallait donc inventer un nouveau théâtre. Pendant trente ans, j'ai vu toute la France accourir aux repré- sentations multipliées de mes ouvrages : hommes, fem- mes, enfants, riches et pauvres venaient pleurer et rire à mes mélodrames (1). » Nous aurons d'ailleurs l'occa- sion de constater plus d'une fois le dédain de la modes- tie que pratique Pixerécourt. Il codifia les lois du mélo- drame ; cependant, il ne le créa pas tout d'une pièce. Pour ne prendre qu'un exemple, le quatrième acte des Victimes cloîtrées, de Monvel, est absolument dans le ton et dans le style du mélodrame. C'est une œuvre de combat, portant bien sa date, contre les couvents, où le comédien, qui avait dédié naguère V Amant bourru à Marie-Antoinette, donnait d'amples gages de civisme, dès la fin de 1791. L'homme de théâtre qui était en lui imaginait certains des « effets » dont, après lui, on allait se servir jusqu'à l'abus.

(1) Dernières réflexions sur le mélodrame, 1843.