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-VÎ" LE MÉLODRAME

GérardiQ-Lacour, Paris, Alexandre, Darorideau pro- diguèrent les inspirations (( analogues à la situation », pour souligner les perfidies de quantité de traîtres et les plaintes d'une légion de victimes.

Dans les premières années du mélodrame, le com- positeur italien Blanchi, encore qu'il eût gardé toutes les traditions du xviir siècle, n'avait pas dédaigné d'écrire la musique de quelques-unes de ces pièces, comme la Forteresse du Danube.

Les maîtres de ballets contribuèrent pour leur part à la fortune du mélodrame. Le ballet était toujours très attendu, tantôt amené par l'action, tantôt s'y rat- tachant par un artifice un peu laborieux, mais c'était un hors-d'œuvre dont on ne pouvait se passer.* Ces maîtres de ballets sont Richaud, pour la première pé- riode, Aumer, dont on dit pompeusement (( que ses ouvrages annoncent du génie pour la composition (1) », Hullin, fondateur d'une dynastie, Blache, Lefebvre, Meximien, Renauzi, Rhénon, Millot, etc.

En 1816, le ballet de l'Ambigu se compose de trois premiers danseurs, de trois premières danseuses et dix- huit danseurs et danseuses, auxquels il faut adjoindre - dix-neuf « élèves », dont s'occupent un professeur et un répétiteur ; à la Gaîté il y a six premiers sujets et quatorze danseurs, plus onze 'enfants ; à la Porte- Saint-Martin, trois premiers danseurs, cinq premières danseuses, douze danseurs, quatorze danseuses, treize enfants.

N'est-il pas amusant d'évoquer tout ce personnel du mélodrame, toute cette vie théâtrale d'autrefois, toutes ces rivalités, toutes ces vanités éteintes, tout ce passé de Paris ? Des passions s'agitaient autour de ces vieilles pièces, qui nous font sourire aujourd'hui, et qu'interprétaient des acteurs plus soucieux de po- pularité que d'argent.

(1) Dictionnaire général des Théâtres, 1810.