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LE MÉLODRAME 215

fices, encore intéressants aujourd'hui pour les hommes de métier, en vue des théâtres de province, moi'ns bien outillés. Il avait la coquetterie de ces trouvailles et il les décrivait complaisamment, parfois (1), dans tous les détails techniques de l'exécution.

Le mélodrame va occuper trois générations de déco- rateurs : Albany, romantique bien avant le roman- tisme ; Moenck le père, qui a travaillé avant la Révolu- tion, pour la Comédie italienne, et qui a eu la confiance de la iVIontansier ; Alaux, qui, en 1810, .peindra les dé- cors des Ruines de Babylone pour la Gaîté, — les jar- dins du sérail, le pavillon dans la forêt, les. . ruines: s 'étendant vers le Tigre — et ceux de Charles le Témé- raire, avec le changement à vue, où la digue de l'étang est renversée par les* eaux, Alaux, qui, plus' tard, construira des panoramas de son invention,' homme à idées, prêt à tout comprendre. Les Etrennés' dramatiques de 1817 le traitent assez dédaigneuse- ment cependant, et le rangent au dernier paragraphe concernant le théâtre parmi les c fournisseurs » avec Ruggieri, artificier, Le jeune, luthier et Halle, car- tonnier. Naguère, le critique Geoffroy expédiait som- mairement les éloges à la partie « spectacle » en di- sant : « Les décorations et les habits sont d'une grande fraîcheur. »

Johannès et Desfontaines sont gens actifs, occupés aux besognes courantes, mais ayant de l'imagination. Matis et Desroches, qui brossent quelques-unes des décorations de l'Opéra — leur escalier du temple d'Isis dans Cléopûtre fait sensation — donnent un cadre pit- toresque à quelques mélodrames.

Daguerre, dont ie nom restera illustre, est le grand chercheur, comme décorateur, dans son ateher de la rue de la Tour. Il a été à l'aise dans la décoration des Mexicains de Mélesville, et, pour ce pauvre drame, il

i) Préface et notes de la Fille de l'Exilé, Gaîté, 1818.