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XII

Les musiciens du mélodrame. — La mise en

scène. — Les décorateurs. — Daguerre. — Le

« Belvédère ou la Vallée de l'Etna ». — Le ballet.

— L'agonie du mélodrame.

LE « théâtre représente un lieu sombre et sauvage » : c'est la brève indication de scène des premiers mélodrames. Mais la décoration ne va pas tarder à jouer un rôle considérable, et Ton peut dire que le mélodrame (les peintres ne sont pas responsables du dialogue !) fera faire de grands pas en avant à l'art du décor et de la machinerie (1). Ce sont, pendant le pre- mier quart du xix® siècle, les théâtres dits secondaires qui se montreront les plus ingénieux et les plus inven- tifs, qui donneront le plus de vie à la toile et au bois, qui chercheront, avec les efforts les plus soutenus, le pittoresque et l'illusion.

A ce point de vue, Pixerécourt est un réformateur et un innovateur. Il a tout de suite réglé minutieuseï:;* it les détails de la mise en scène, il a rompu avec la monotonie, il a trouvé des plantations neuves, et, lui qui ne se soucie pas beaucoup de vraisemblance dans

(1) « L'Ambigu monte toutes ses machines {sic) de manière à attirer la foule qui se porte avec empressement vers ce théâtre : décorations pittoresques et très bien servies, costumes frais et parfaitement adaptés aux circonstances, ballets joliment dessi- nés et exécutés par des danseurs qui valent presque ceux de l'Opéra, évolutions militaires, combats, rien n'est négligé pour satisfaire les spectateurs. » {Lettres sur les différents théâtres de Paris, 1800.)