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ÔIO LE MÉLODRAME

sailles, en 1821 ; Ferdinand est loué « parce qu'il n'as- sourdit pas le spectateur pour l'émouvoir » ; Bignon est jugé durement par les feuilles théâtrales : « On le considère comme tenant un juste milieu entre la mé- diocrité et la nullité.'- ». Mlle Hugens (la Fille de V Exilé, etc.) a son heure de vogue. Elle sera, elle aussi, plus tard, de l'aventure du Panorama-Dramatique, puis courra les provinces. Mlle Dumouchel appartient à une famille d'artistes qui a essaimé un peu partout. Mlle Millot est tout au moins une des plus jolies femmes de Paris. (( Une tête aussi belle que la sienne légitime facilement auprès des spectateurs les fautes et même les crimes qu'un jeune premier peut com- mettre quand il se prend pour elle d'une passion ter- rible (1). »

Avec la troisième période, qui va avec les dernières années de la Restauration, d'autres artistes entrent en scène, dont quelques-uns passeront du mélodrame au drame romantique, dont d'autres changeront de genre, dont d'autres, enfin, vont conquérir la grande renom- mée. C'est Francisque aîné, qui se fera une place, assez bien à lui, après avoir mené une existence de comédien errant et connu toutes les péripéties du roman-comique, énergique, plein de vie, doué du sens du pittoresque ; Bouchardy a raconté sa vie aventureuse de soldat de la Grande Armée, blessé deux fois en Allemagne, abor- dant îé théâtre comme à l'assaut, et débutant gaillar- dement à la Gaîté dans la Fausse Ciel, se taillant un succès fameux dans VEclat de rire et — Bouchardy hé pouvait l'oublier — dans le Sonneur de Saint-Paul. C'est Gobert, qui avait montré des qualités d'inteUi- gence et qui, pour son malheur, après 1830, se vouera à incarner Napoléon, à toutes les phases de son épo- pée, si bien qu'il prendra les gestes et la diction brus-

(1) Biographie dramatique ou silhouette des acteurs, acti-ices, auteurs, danseurs, etc., de Paris et des départements, 1S24.