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singulièrement longtemps, au mélodrame, car elle ne s'éteindra, chargée d'années, à Passy, bien oubliée, que pendant la guerre de 1870.

C'est Mme Delaporte, qui vient du Théâtre des Trou- badours et qui retournera au vaudeville, après avoir joué cinq ou six ans le mélodrame ; jeunes captives intéressantes (les Maures d'Espagne), soubrettes ave- nantes (la Femme aux deux maris), etc.

A la Porte-Saint-Martin, a dont la constitution est un peu chancelante » (1), avant la Forteresse du Danube et Robinsoa Crusoë, et que fermera Tinipiacable décret de 1807, c'est Dugrand, sorti du Théâtre de la Républi- que el. qui trouve sur le boulevard des succès qui ne lui sont plus contestés. C'est Adnet, qui a appartenu à la troupe du légendaire directeur Salé au Théâtre Patriotique, pendant la Révolu tion, de ce Salé qui fai- sait l'annonce lui-même et montrait au public, pour le décider à entrer, les costumes de ses principaux ar- tistes ; on lui accorde de la chaleur. C'est Talon, qui joue les niais et qui sera, notamment, un plaisant Ven- dredi (2), dans Robinson; c'est Bourdais, rond et cordial dans sa petite taille, qui introduira, au théâtre, pour jouer les rôles d'enfant, une fillette, sa nièce, destinée à devenir la grande Marie Dorval ; c'est Fusil, comique et rôles pittoresques, qui, naguère, pendant la Révolution, avait été aide de camp du général Tureau en Vendée, avaàt été repoindre à Lyon son ami Collot d'Herbois. Aux heures de réaction il avait été violemment atta- que, et, au Théâtre de la Répubhque, où il avait repris son emploi de valet du répertoire, on exigea de lui qu'il déclamât, en costume de Crispin, un flambeau à la main, une satire des hommes de la Terreur (3). Il avait dû quitter le tliéâtre et, sur la recommandation

(1) Courrier des Spectacles, 14 janvier 1805.

(2) Le rôle, à la Gaîté, devait être repris par Bouffe, au début de sa carrière.

(3) Le 24 janvier 1795.