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100 LE MÉLODRAME

triste sort par un moyen qui ait déjà servi. Il faut donc en trouver un autre. N'est-ce que cela ? Malinot imagine de faire transformer la tour en moulin : quand ce moulin sera en mouvement, rien ne sera plus simple que de descendre au moyen d'une de ses ailes. (( — Hâtons-nous, dit Cunégonde, on pourrait nous sur- prendre. — Non, répond Roderic, il faut auparavant remercier le ciel : c'est une habitude que j'ai prise et à laquelle je ne manque jamais !... »

Retour de Sacripandos. Combat, après que les ad- versaires se sont adressés au chef d'orchestre pour lui indiquer la musique qu'ils préfèrent pendant ce duel sanglant. Les paysans, témoins de cette rencontre, pour faire quelque chose pendant ce temps-là, incen- dient le moulin.

Li' VIEUX viLT.AGEois. — SeigHeuF, permettez que les habi- tants do ce canton célèbrent votre triomphe par une petite fête qu'ils ont préparée d'avance.

Roderic. — Ils avaient donc deviné que Je serais vain- queur ?

Le viejjx villageois. — Naturellement.

Roderic. — La journée a été rude, nous avons besoin de repos. Si vous le voulez bien, nous ne danserons que de- main.

Tous. — Vive Cunégoncle !

{La ioilc tombe à moitié.)

Roderic. — Vn moment ! Etourdi que je suis, j'oubliais la sentence de la fin. Mes amis, ceci nous prouve jusqu'à l'évidence qu'il existe une Providence, dont la puissance veille sur l'innocence !

Cette parodie, à la vérité, pourrait presque être un vrai mélodrame. C'est par là qu'elle est réussie. Elle a, dans sa gaîté, une manière de valeur documentaire, et cela justifie peut-être cette exhumation que j'en ai faite, dans l'évocation de ce lointain passé théâtral.