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172 LE MÉLODRAME

geait point à l'opérette, en 1819, et la pièce finit de la manière la plus sombre. Captif de ceux qui, jadis, lui obéissaient, Léonce-Salvator, qui porte une voile sur la tête pour que Camille ne puisse deviner quel est le bandit s'étant fait son chevalier, Léonce-Salvator tombe enfin au pouvoir du gouverneur de Raguse. Alors, afin d'éviter la honte d'être reconnu par Camille, il se fait tuer, d'un coup de poignard, par un de ses complices. On ne peut guère pressentir là le Scribe adroit et ingénieux, tout au moins, de ses vaudevilles et de ses comédies.

Frédéric du Petit-Méré, autre homme de théâtre, qui signait simplement de son prénom, comme c'était Ihabilude pour nombre d'auteurs, a collaboré avec tout le monde, avec Caigniez, avec Ducange, avec Boirie, avec Laqueyrie. Il était alors régisseur de la l*orte-Saint-Martin et jouissait de quelque crédit. Son nom s'associe particulièrement au souvenir de la Ba- taille de Pnltawa (Ambigu, 1908 ; acteurs : MM. Vi- gneaux, Joigny, Fresnoy, Didier, Perrin, Defresne, Stockleit, Mlle Leroi (travesti), Raffile, Mme Legre- nois). L'histoire de Charles XII y était incontestable- ment traitée avec désinvolture.

Un officier suédois, Eugène Renschild, s'est épris d'une jeune princesse russe, rencontrée dans un châ- teau pris par ses soldats ; passion partagée. Tant et si l)ien, qu'il n'a rien trouvé de mieux, pour ne pas se séparer d'elle, tout en continuant à faire la guerre., que de rhabiller en officier moscovite. Sous ce cos- tume, Floreska passe pour un prisonnier ennemi fait par Eugène. Ce point de départ n'est-il pas d'une ex- trême simplicité? Mais Charles XII, chef vigilant, et à qui rien n'échappe, a appris la présence d'une femme dans son armée; or, ses ordres sont formels, tout sol- dat, quel que soit son grade, qui aura introduit une femme au camp doit être passé par les armes. Et voici