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LE MÉLODRAME 165

Quelles étranges plaidoiries avait dû prononcer Cu- velier, quand il était avocat ? Pendant la Révolution, il avait employé son éloquence à faire l'apologie du régime républicain. Témoin le Menuisier de Vier- zon, « fait historique » (3 brumaire an III), et cette fin de scène entre deux personnages :

— On dit qu'il y a bien de la désertion dans nos armées.

— Quelques poltrons reviennent; de braves patriotes vont prendre leur place. C'est la lâcheté qui cède son poste au courage. Nos victoires futures n'en sont que plus assurées.

— Oui, mais si nos généraux nous trahissent !

— 11 faut les juger et non les calomnier.

— Des mécontents se rassemblent.

— On les exterminera.

— Mais, cependant, la contre-révolution se fait petit à petit.

— La contre-révolution ! Insensé ! Vous ignorez donc qu'aucune puissance humaine ne peut désormais l'opérer, et que, à la première tentative des malveillants, ils seraient tous écrasés...

Malgré la solidité de ses principes, Cuvelier n'en devait pas moins rechercher la faveur de Bonaparte.

Burgrave, Cammaille, l'auteur du Moine. Burgrave aussi, Hector Chaassier, qui, lorsqu'il aborda le mé- lodrame, après des vaudevilles, y fit un coup de maître avec Maria ou la Forêt de Limberg (Ambigu, 1800, en société avec Armand, Chateauvieux et Fleureau de Li- gny. (Acteurs : Tautin, Jolivet, Boichresse, Martin, Dumont, Mme Corsse, Mlle Dumonchelle). Le comte de Waldeck s'est pris d'une passion furieuse pour une jeune fille. Maria, qui a pu lui échapper. Il la soup- çonne d'avoir trouvé un abri dans la forêt de Limberg, et il envoie un subtil émissaire s'en assurer ; celui-ci, en prenant les dehors d'une victime du comte, n'a pas de peine {"i arracher le secret de la retraite de Maria à la brave femme même qui la cache.

RiMBURG. — Parlez, Madame Fritz, et croyez que vous no poiivftz mioiiv plaeor votr(! ('.((nfianeo.