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LE MÉLODRAME 151

moment que reparaît Walter, il porte sur lui tous les papiers qui pourraient la justifier, car c'est lui qui a été l'instigateur de l'abominable accusation. ^Une passion farouche et la cupidité s'unissent chez lui pour vouloir faire sa femme de Thérèse, qui, avec les preuves qu'il possède, pourrait demander la revision de la sentence dont elle a été injustement frappée. Mais Walter lui fait horreur. Celui-ci se venge en révélant à Mme de Sénanges qui elle est, et Thérèse est chassée du châ- teau.

Elle se réfugie, pour échapper à Walter, qui la pour- suit, dans une ferme, où vient, par un hasard utile à l'action, loger, pour une nuit,' Mme de Sénanges. Wal- ter a découvert la retraite de Thérèse. Dans son exasr pération, il' la menace de la tuer, et il pense, en effet, l'avoir frappée d'un coup de couteau, puis il prend la fuite. Il ne sait pas que dans l'obscurité, il s'est trompé, et que c'est Mme de Sénanges qu'il a assassinée.

Thérèse est vraiment accablée d'infortunes. Au mi- lieu d un terrible orage, on l'a vue sortir de la chambre de Mme de Sénanges, un couteau à la main, celui-là même qui a servi au meurtre, et l'on ne doute point que ce soit elle, qui, par ressentiment de son humi- liation, ait été jusqu'au crime. Tout semble conjuré pour la perdre. Mais, heureusement, le vertueux pas- teur Egerthon ne la croit pas coupable, et veille sur elle, décidé à la défendre par tous les moyens, même les plus singuliers.

Walter rôdant autour de la ferme, où se sont passés tant de péripéties et qui, par surcroît, a été incendiée, semble suspect à des paysans, qui l'arrêtent.

Le vénérable Egerthon a le sentiment que le vrai coupable, c'est Walter ; alors, il demande au (( magis- trat » du canton, la permission de se substituer à lui. Pour la première fois, on assistait sur la scène à une enquête judiciaire. Egerthon feint d'accuser Walter du meurtre de Thérèse, et Walter, persuadé qu'il l'a tuée,