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VIII

Victor Ducange. — Le libéral et le journaliste. — Le « Diable rose». — Les condamnations. — L'auteur dramatique. — « Calas ». « Thérèse », « Trente ans ou la vie d'un joueur ». — Une collaboration. — Qoubaux. — La Révolution de 1830. — « Il y a seize ans ». — La dernière période du mélodrame.

I

LA physionomie de Victor Ducange, Tun des trois maîtres du mélodrame, ne laisse pas d'être inté- ressante. Il fut, dans la première période de sa vie littéraire (si l'on ose s'exprimer ainsi) un combatif. Le libéral qu'il était fut en lutte avec la Restauration' qui le poursuivit, tout chétif qu'il fût, avec un singulier acharnement et l'accabla de mois de prison et d'amen- des. C'était le temps où Martainville écrivait dans le Drapeau blanc : « Le libéralisme, comme on sait, est la religion des gens qui fréquentent les galères », et où une adresse envoyée à Louis XVIII comparait les doc- trines libérales <( à des feux souterrains vomissant sur la terre des éléments de destruction et de mort )>, tandis que le comte de Marcellus disait en pleine Chambre, (( que la liberté était le plus grand fléau qui pût atteindre un peuple ». Un roman de Ducange qui, révoqué par le gouvernement des Bourbons, d'une modeste situation administrative, avait demandé des ressources à sa plume, lui valut une première condamnation à dix