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LE MÉLODRAME 115

court comme auteur, demandant une lecture pour son Taconnet. On lui avait accordé cette lecture plus tôt qu'il ne pensait, et il avait improvisé la pièce en ne tenant dans les mains qu'un cahier de papier blanc. Quelle que fut sa verve, le trait ne reste pas des plus vraisemblables.

Heureux temps où le spectacle commençait à cinq heures et demie et où la place du parterre coûtait un franc vingt-cinq pour un spectacle composé de deux mélodrames et d'un vaudeville !

Parmi les ouvrages montés par Pixerécourt, direc- teur, on peut citer ÏHomme de la Forêt Noire, de Boi- rie, les Deux Secrets et ÏHomme brun, de Boirie et Merle (ce sont des titres assez horrifiques, le plus sou- vent), ïlncendie du Village, de Leblanc et Dubois, la Tête de bronze, de Hapdé, le Garçon Sans-Souci, de Barba (le libraire), le Maréchal de Luxembourg, de PYédéric et Boirie, les Chevaliers de Malte, de Mont- périer et Dubois, les Roses, de Mallian et Alboize, Gus- tave, de Hubert Antier et Anicet, le Chemin creux, de Le Poitevin-Saint-Alme, Villemot et Mouriez, VEtran- gère, de Crosnier et Frédéric, le Meurtrier, de Cros- nier et Saint-Hilaire, Fitz-Henri, de Barba, Paoli, de Frédéric et Le Poitevin, VAveugle du Tyrol, de La- rousse et Frédéric, etc. (1).

Que d'émotions, auxquelles on ne peut penser sans une manière d'attendrissement, pour le bon public dalors !

Le privilège de Pixerécourt allait expirer et le théâ- tre était déjà cédé à Bernard-Léon, quand, le samedi 21 février 1835, à l'une des dernières répétitions géné- rales de Bijou ou l'Enfant de Paris, le feu prit sur la scène. L'incendie se développa avec rapidité, détrui-

(1) C'est à la BibUothèque de Nancy (1100-1102 et suiv.) que se trouvent les archives de l'ancien Théâtre de la Gaîté, de 1808

\ 1836. correspondance et manuscrits.