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114 LE MÉLODRAME

théâtre. D'autre part, on reprochait à Pixerécourt de cumuler un peu trop d'emplois (1) : en 1825, n'avait-il pas obtenu par les soins du comte de Cubière (le mi- nistre de l'Instruction publique du cabinet Villèle) le privilège de la Gaîté pour dix ans ? Les attaques se multipliaient : elles n'eussent pas effrayé son humeur combative, mais cette révolution permanente compro- mettait les intérêts du théâtre qu'il avait ressuscité, et il se retira, pour se consacrer à la Galté.

Son auteur préféré fut naturellement lui-même et il se joua beaucoup : les règlements de la Société des Au- teurs ne s'y opposaient point, alors. Le Moulin des Etangs, les NatcJiez, la Tête de Mort, la Muette de la Forêt, Guillaume-Tell, le Cabaret de l'Arc, la Rose de Venise, la Peste de Marseille, Polder, VAigle des Pyrénées, les Compagnons du Chêne, Ondine ou la Nymphe des Eaux, les Filles de la veuve, VOiseau bleu, les Dragonnades, le Petit Homme rouge, les Quatre élé- ments, etc., toutes sortes de mélodrames et de féeries (la Gaîté donnait ces deux genres) furent représentés sur la scène du boulevard du Temple.

On le voit, d'après les archives de la Société des Auteurs, témoigner de la sollicitude au persormel de la Gaîté, et, à diverses 'reprises, dans la séance du 21 décembre 1831 notamment, annoncer son intention de donner des représentations au bénéfice des ouvriers du théâtre.

Il avait pour associés l'auteur dramatique Dubois et l'acteur Marty, auxquels l'autorité supérieure adjoi- gnit quelque temps Martainville, qui ne prétendait d'ailleurs à aucune part de responsabilité et qui ne souhaitait que toucher une part des bénéfices. Une anecdote classique, mais sujette à, caution, raconte que, avant d'être associé, il s'était présenté à Pixeré-

(1) Il trouvait même le temps d'être capitaine de la Garde nationale, compagnie de grenadiers du 3' bataillon, 8' légion.