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VI

Le vrai Pixerécourt. — Le lettré et le biblio- phile. — Il est supérieur à son œuvre. — L'homme de théâtre. — Le Comité des auteurs.

— Les droits au commencement du XIX^ siècle.

— Directeur de TOpéra-Comique. — Un règne difficile. — L'incendie de la Gaîté. — La vieil- lesse et la mort.

I

PiXERKCOURT a ctô tant plaisanté par une postérité irrespectueuse qu'il est peut-être utile, dans un esprit d'équité, de remettre en lumière sa physio- nomie sous son vrai jour«(l). La vérité est qu'il fut supé- rieur à son œuvre. « J'écris pour les gens qui ne savent pas lire », disait-il un jour, et sérieusement, pénétré de la mission moralisatrice dont il pensait être chargé. On s'aperçoit souvent, à la boursouflure de ses tirades, à la bizarrerie de ses images, aux traits de son dialo- gue, qu'il avait la préoccupation de frapper iort. - Le contraste ne laisse pas d'être piquant de trouver P.n lui un lettré, nourri de fortes études, s'y plaisant, ayant — pour son propre usage — des goûts d'artiste,

(1) Il y a même eu une thèse de doctorat es lettres sur Pixe- récourt, où l'auteur, avec une férocité vraiment superflue au- jourd'hui, s'attaquait à l'œuvre, toute morte qu'elle fût, et à son auteur, en qui il ne voulait même pas voir, ce qui était excessif, un homme de théâtre.