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LE MÉLODRAME 95

Et ainsi de suite. La traduction se trouve bien dans la brochure, mais ce caraïbe n'était interprété à la scène que par une minique vive et animée, et les spec- tateurs durent être un peu surpris. Christophe Colomb n'eut que cent dix-sept représentations. Une misère.

Des sujets « historiques ? » Ce sont les Chefs écos- sais (Porte-Saint-Martin, 1819), le Mont-Sauvage ou le Duc de Bourgogne (Gaité, 1821'), le Château de Loch- Leven ou rEvasion de Marie Stuart (la seule pièce, peut-être, où l'histoire de la reine d'Ecosse ne finisse pas par sa mort), Guillaume Tell (Gaîté, 1828), la Rose de Venise ou V Inquisition (Gaîté 1830). Après la Révo- lution de 1830, Pixerécourt, pour ne pas être en retard avec les autres,écrit aussi sa pièce napoléonienne : Mal- maison et Sainte-Hélène, et l'une de ses dernières piè- ces, en 183i, sera encore une pièce historique, ou à peu près, Latude ou Trente-cinq ans de captivité. Jus- qu'à la fin Pixerécourt maintiendra sur l'affiche, mal- gré les écoles nouvelles, malgré l'invasion romanti- que, le mot de « mélodrame ». A la représentation de Latude, — il avait alors soixante et un ans, — sauf son fidèle Marty, il n'avait plus que des acteurs nou- veaux, dont quelques-uns allaient passer au camp ro- mantique, Jemma, Saint-Firmin, Videix, Mmes Vsan- naz, E. Sauvage, Prévost. Mais il sut leur insuf- fler ses traditions, et l'homme de théâtre, habitué à manier le public, s'était rappelé le temps où il était directeur et où il usait de tous les moyens propres à exciter la curiosité, en organisant, au foyer de la Gaîté, une exposition d'objets ayant servi ou étant censés avoir servi à Latude, et évoquant son long emprison- nement.

Dans ce formidable bagage de Pixerécourt, dans cet œuvre qui, après avoir connu tant de succès, a peu à peu sombré, Latude est la pièce qui a résisté le