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LE LABOUREUR


Et le bon laboureur, vers sa douce chaumière,
Guidant sa marche au pas fatigué de ses bœufs,
Caresse lentement leurs flancs las et bourbeux ;
Le soir est argenté d’un reste de lumière.

Il leur parle parfois, rigide comme un roi,
Quand le long d’un fossé, l’un d’eux flaire et s’arrête.
Et l’on dirait qu’il est compris car, inquiète,
La bonne bête fuit, ses gros yeux pleins d’effroi.

Et bientôt un vieux toit dont la présence enchante,
Apparaît au regard de l’homme, et tout joyeux,
— Songeant qu’il va s’asseoir au foyer des aïeux
Puis embrasser sa femme et ses enfants — il chante !