Page:Gille - La Cithare.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Au pied de la colline, où le temple s’avance
Entouré d’un bosquet de myrtes odorants,
Pleine de rayons d’or, la mer aux flots errants,
Entre les rochers bleus, berce sa nappe immense.

C’est l’heure où la rosée étoile encor les prés.
Dans le brouillard de nacre et d’azur les Charites
S’approchent, en formant leurs danses favorites
Près des sources, parmi les calices pourprés.

C’est Aglaïa, la Vierge aux parures brillantes,
Euphrosyne, au beau sein, qui verse dans le cœur
Le bonheur et l’ivresse ainsi qu’une liqueur,
Et Thalie, aux yeux clairs, qui fait fleurir les plantes.

Dans le palais des dieux, sur l’Olympe changeant,
Leur beauté rayonnait dans le divin cortège ;
Zeus aux sourcils épais les aimait, et leur siège
S’élevait près du Roi Phoibos à l’arc d’argent.

Mais, ayant déserté les royales demeures,
Alors que le matin se mirait dans les eaux,
Elles vinrent, portant des fruits et des rameaux,
Et mêlèrent leur chœur au chœur charmant des Heures.