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Sur les monts verdoyants la flûte frémissante
Conduit les chœurs joyeux et la danse enivrante.
Déjà le chèvrefeuille au flexible rameau
S’enroule tendrement à l’entour de l’ormeau,
Et, parmi les vergers où bourdonne l’abeille,
Le narcisse fleurit et la rose s’éveille.

Descendez, descendez de l’Olympe neigeux,
Ô divins Immortels ! Nos rires et nos jeux
Vous invitent ; venez, et recevez l’hommage
De nos couronnes d’or que pare un vert feuillage.
Nous avons élevé vos autels ; par nos mains,
Pieusement tressés, les lis et les jasmins
Formeront tout autour de fragiles guirlandes.
Aux cyprès nous avons suspendu nos offrandes.
Et le sang des chevreaux a mouillé les gazons.
C’est le jeune Printemps : les brillantes Saisons
Rouvrent à nos regards leurs splendides demeures ;
Les Charites, nouant leurs mains aux mains des Heures,
Dansent dans le bosquet de lierre entremêlé.
Chantez, ô chœurs joyeux, la belle Sémélé.