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Et, délaissant la flûte aux tiges inégales,
La chanson des roseaux et celles des cigales,
Les enfants accourus, ravis en le voyant,
Le couronnaient de fleurs et de lierre ondoyant.
Alors Anacréon, bavard et toujours ivre
Un peu, leur conseillait de jouir et de vivre
Sans songer au tombeau, sans craintes ni soucis.
Eux, remplissaient sa coupe, et puis, l’ayant assis
Sous le myrte enivrant ou sous le noir mélèze
Pour qu’il pût converser et s’abreuver à l’aise,
Ils le priaient, en lui portant les vins nouveaux,
Oubliant Héraclès et ses divins travaux,
De chanter, près du saule où l’abeille se pose,
Dionysos, Éros, l’hyacinthe et la rose.