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À UN ATHLÈTE


 
Rappelle-toi ta ville abattant ses murailles,
Ton retour solennel, ton char enseveli
Sous les roses, le ciel d’une clameur rempli,
Et ta mère montrant le fruit de ses entrailles !

Célébré par les vers des poètes, tu railles
Le temps qui tout efface et qui verse l’oubli.
Jamais au fond des cœurs ta gloire n’a pâli :
Notre patrie en deuil paya tes funérailles.

Trois fois vainqueur, dans ton triomphe et ta beauté,
Miron, plein d’une ardeur sublime, t’a sculpté.
Le marbre a conservé ta figure athlétique ;

Et pour toujours, puissant, tranquille et surhumain,
Tu te dresses, parmi les dieux, sous le portique,
Couronné d’olivier et le ceste à la main.