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BACCHYLIS
Autour des arbousiers, sur les roses en feu,
L’abeille industrieuse en butinant voltige,
Les essaims chatoyants bourdonnent dans l’air bleu,
Et font les lis d’argent se courber sur leur tige.

ALCIME

Mélissa, chère abeille, ivre de ton baiser
Quand je m’abandonnais aux amoureuses fièvres,
Tu cachais l’aiguillon et prête à me blesser
Tu distillais un miel suave sur mes lèvres.

BACCHYLIS

Les cailles tendrement chantent dans les sillons,
Au bois, les rossignols, les merles, dans les vignes,
L’hirondelle gazouille et les doux alcyons
Mêlent leurs voix d’amour aux cantiques des cygnes.

ALCIME

Quand brillait dans la nuit la lune aux cornes d’or,
Ô cruelle ! ta voix seule me semblait douce ;
Pouvais-je, en t’écoutant au loin, trouver encor
Un charme aux gazouillis des oiseaux dans la mousse ?