Alors, les yeux heureux de la clarté du ciel,
Sur la rive elle s’aventure ;
Tout murmure et frissonne, et toute la nature
Chante l’amour universel.
Là-bas, bondit un faon, ici, broute une chèvre,
Plus loin, saute un merle siffleur ;
Un papillon d’azur frémit sur une fleur
Plus adorable qu’une lèvre.
Coré s’enfuit, revient et folâtre au hasard :
Elle pourchasse une colombe,
Suit une biche, ou sous la roche qui surplombe
Surprend un paresseux lézard ;
Ensuite, ayant orné son front de clématite,
Cueille, en se haussant, quelque fruit ;
Tantôt, dans un buisson, la mauve la séduit,
Tantôt le nard la sollicite.
Soudain elle s’arrête : elle aperçoit, berçant
Au soleil amoureux son calice,
Au bord de l’eau qui rit un merveilleux narcisse,
Et d’un éclat éblouissant.