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Le dieu qui vit dans les fleurs,
Le folâtre, l’insensible,
S’élance, prenant pour cible,
À ses traits subtils, les cœurs.

Éros, première des causes,
Ô père du mouvement,
Éros, Désir immanent,
Force attractive des choses !

Par toi, les terres, les eaux,
L’univers entier s’anime ;
Tu fais tressaillir l’abîme
Et l’ordre naît du chaos.

L’espace que tu fécondes
Frémit sous ton souffle ardent ;
Et dans les cieux l’on entend
Le chant lumineux des mondes.