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Attentifs et surpris, autour de l’étranger :
— D’où nous vient cet aède, et quel est ce berger ?
— La Fortune pour eux sans doute fut amère.
Faites silence, ô tous ! écoutez, c’est Homère :


« Je chante la Déesse à la couronne d’or,
Aphrodite aux beaux seins de rose, le trésor
De Zeus tempétueux qui tonne au loin, la Reine
De la terre de Chypre odorante et sereine,
L’Immortelle qui trône au fond de l’éther bleu,
Aphrodite au péplos plus brillant que le feu,
Et qui, parmi les fleurs, aime les doux sourires,
Les rayons d’Hélios, les danses et les lyres.

« Sur la mer poissonneuse aux flots retentissants
Elle apparut jadis, les cheveux ruisselants.
Des perles la couvraient que le soleil allume ;
Éblouissante, au sein d’une neigeuse écume,
Et mollement bercée aux souffles frais du vent,
Sur la grève sonore elle aborda devant
Le temple de Paphos fleuri de violettes.
Or, les filles de Zeus, aux belles bandelettes,
Les Heures, dont les chœurs réjouissent les dieux,
L’accueillirent sur le rivage radieux,
Et, couronnant son front de guirlandes vermeilles,
L’ornèrent de joyaux et de pendants d’oreilles.