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Elle alors, sous tes caresses,
Frissonne amoureusement ;
Ses lèvres, son sein charmant
Sous tes lèvres tu les presses.

Soudain, tu l’enchaînes, puis,
Ouvrant tes ailes que dore
La poussière de l’aurore,
Légèrement tu t’enfuis.

Ainsi, de tous côtés, vole
Et fait naître le désir
Le dieu qu’on ne peut saisir,
L’enfant cruel et frivole.

Quand, sur les monts éclatants,
Fleurit la molle hyacinthe,
Quand la forêt brille, ceinte
Des guirlandes du printemps,

Abandonnant Chypre, l’île
Aux couronnes de gazon,
Et l’antre où chaque saison
Loin des êtres il s’exile,