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LA DOULEUR SUPRÊME


Passant, si tu te rends à Thèbes au char d’or
Dans l’espoir d’y tenter la fortune prospère,
Tu verras un vieillard qui pleure et désespère :
Il attend vainement son fils Agathanor.

Jusqu’ici rien n’a pu le consoler encor…
Hâte-toi, je t’en prie ; et va dire à mon père,
Pour calmer sa douleur que nul soin ne tempère,
Que du moins un tombeau garde son cher trésor.

Dans la forêt, — au ciel montaient les Dioscures —
Des brigands m’ont tendu leurs embûches obscures ;
Sans voir ceux que j’aimais, j’ai trouvé le trépas.

Que m’importe à présent une tombe fleurie
Sur ce sol étranger où m’ont porté mes pas !
Je dors ; mais que c’est loin, hélas ! de la Patrie !