Page:Gille - La Cithare.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.


D’un cœur nouveau je te salue, ô nouveau monde !
Je renais à la vie et bénis d’autres dieux
Qui, nés de la splendeur du jour mélodieux,
Veillent avec amour sur la terre féconde.

D’un peuple adolescent incarnant l’idéal,
De l’Olympe neigeux, ces fils heureux des âmes,
Ces gardiens indulgents, vêtus d’or et de flammes,
Sont vers nous descendus dans l’éther matinal.

De leurs cheveux soyeux s’épanche l’ambroisie
En rosée odorante au sein des fleurs d’avril ;
L’océan les soulève en un rythme subtil,
L’air les porte aux autels sur la roche choisie.

Ces grèves, ces vallons, ces sources et ces bois
Sont pleins de leur sourire et pleins de leur pensée ;
La rose est à leur souffle embaumé balancée,
Les arbres chevelus tressaillent à leur voix.

Des temples d’Éleusis aux chênes de Dodone,
Des sommets glorieux aux rivages vermeils,
Ils se révèlent par leurs bienveillants conseils ;
Et l’homme confiant à leurs soins s’abandonne.