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Les esclaves d’un roi, sa garde d’Immortels,
Ne t’ont pas violée, ô belle Salamine.
Que le chœur en chantant avec moi s’achemine
Vers nos temples sauvés, vers nos libres autels
Qui se dressent sur la colline !

Or, réjouissons-nous en nos cœurs enivrés :
Les Dragons de Xerxès sont tombés sous nos armes ;
Des jours nouveaux luiront qui seront sans alarmes.
Mères, ce sont vos fils qui nous ont délivrés ;
Pourquoi ces plaintes et ces larmes ?

Si la patrie, hélas ! a perdu son printemps,
S’il est vrai que la fleur, l’orgueil de votre vie,
Femmes, vient aujourd’hui de vous être ravie,
D’un plus sublime éclat vos fronts sont rayonnants,
L’Hellade entière vous envie.

Songez donc au destin de vos fils, nos guerriers !
Nos autels désormais seront leurs chères tombes ;
Ils reverront encor le sang des hécatombes
Rougir tes gazons frais, île aux beaux oliviers,
Ô nourricière des colombes !