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Où son bétail grouillant se repose et s’abreuve,
Quand sonne le départ, laisse à nu son limon.
Il a bu le Scamandre, il boira le Strymon.
Tous ont fui : le fracas de ses armes consterne
Ceux qui voudraient jeter au fond d’une citerne,
Égorger et livrer en pâture au corbeau
Les hérauts réclamant pour lui la terre et l’eau.
Nul cri de désespoir ou d’orgueil ne rallie
Les peuples affolés d’Hellas. La Thessalie
Implore, et la Doride envoie un vil présent.
Mais le Grand Roi poursuit sa marche, méprisant
Ceux qui se sont soumis comme des chiens serviles.
Il a vu trois cents fils de Sparte aux Thermopyles,
Après s’être battus ainsi que des lions,
Égorgés à la fin par ses deux millions.
Il est fier : n’a-t-il pas la force avec la ruse ?
Il a fait proclamer sa victoire dans Suse ;
Et maintenant qu’il a pour trône le sommet
Du mont Œgaléos où la mer se soumet,
Il veut, ce jour, ayant Athènes pour rivale,
Se donner le plaisir d’une lutte navale.