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XERXÈS
À coups de fouet chassé de l’Arabie au Pont,
L’innombrable troupeau qui tarissait les fleuves,
Écoute, frémissant, après bien des épreuves,
La mer, domptée enfin, qui gémit sous un pont.
Une immense clameur humaine lui répond ;
Et ces guerriers, butin d’Arès faiseur de veuves,
Contemplent, éblouis, avec des âmes neuves,
Les rivages fleuris, Sestos et l’Hellespont.
L’aube naît : des lueurs rapides et discrètes
Glissent au loin. Soudain, des millions d’aigrettes
Jaillissent ; le pays se couvre d’épis d’or.
Et Xerxès, le Grand Roi, dont l’orgueil s’extasie,
Regarde, d’Abydos aux monts obscurs encor,
Onduler au soleil la moisson de l’Asie.