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LA FÉE AUX AIGUILLES



La tête encor toute échauffée
Par un conte de l’Orient,
J’ai voulu créer une fée
Au visage frais et riant,
Aux mains alertes et gentilles,
À taille au gracieux contour ;
C’est pourquoi la fée aux aiguilles
Un beau matin m’a dû le jour.

Elle fréquente la mansarde
Que le vent cherche à lézarder :
Au toit où le travail s’attarde
On la voit aussi s’attarder.
Quand s’endorment de pauvres filles,
Que harcèle un travail sans fruit,
La petite fée aux aiguilles
Abrège leur tâche sans bruit.