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chars banals que, tantôt dressé, répondant aux passants avec des gestes de bas-reliefs de Rude, et tantôt rassemblé, assis dans la majesté sereine d’un arc de triomphe, je rentrai chez moi par les boulevards.

Le flot humain inondait Paris ; l’exaltation était à son comble : il éclatait des rires, il coulait des pleurs. On voyait à chaque instant, du coin d’une enseigne, du haut d’un fronton, tomber une aigle de pierre ou de fonte, arrachée par l’indignation victorieuse, et qui allait s’écraser sur le trottoir, dans le ruisseau… La foule qui, dans ses jours de liesse, aime bien crier quelque chose, criait de temps en temps : Vive Gill ! comme elle criait vive un autre, au passage de toute figure amie. — Quelle journée !…

Une chose que je ne remarquai pas d’abord, que je vis sans en chercher la raison, c’est qu’à partir du Châtelet, les groupes