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L’heure passe… Il entre dans un bastringue où ses longs cheveux, sa joue imberbe, le font regarder singulièrement ; des voyous à casquette écrasée, au poil gras plaqué aux tempes, ras au crâne, l’appellent « tante ».

Tante !… elle est là-bas, bien triste, bien accablée sans doute ; elle s’est aperçue de la laide action de son neveu ; elle se dit en sanglotant qu’il finira mal !…

Lui, on le bouscule, on le fait sortir ; il faut se battre : voilà qu’il a reçu un coup de couteau sur la main ; cela n’est rien. Mais il fait nuit noire. Seul de nouveau, il erre longtemps par les boulevards extérieurs muets. Écœuré, meurtri, la fièvre le prend ; sa poche est vide, il grelotte…

Le matin lentement blanchit les toits. Combien de temps a-t-il marché ainsi sans voir le chemin ?… Maintenant, il est dans