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riste, tendre comme tous les grands railleurs, était un poète et un écrivain.

Les dernières fois où je le vis, il me paraissait triste et las, rebuté par la misère qu’il cachait fièrement. Tout à coup j’appris qu’il était à Charenton, bouclé. Ceux qui vivaient plus près de lui ne s’étonnèrent pas, m’a-t-on dit. Pour moi, ce fut une stupeur et une épouvante. Gill était le troisième de notre petite bande que la folie me prenait : Charles Bataille, Jean Duboys morts aux aliénés, presque sous mes yeux. Le courage me manqua pour aller voir celui-là. Je me raisonnais, je m’enchaînais par des rendez-vous, que je manquai