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Deux jours après, le jugement sera rendu : vingt élèves, sur cette première épreuve, seront admis au concours « de la figure peinte ». Enfin, dix, de ces vingt, monteront définitivement en loges, pour, de nouveau et plus amplement, peindre une belle parole de l’antiquité.

Le vainqueur de ces dix aura le Prix de Rome. C’est-à-dire que, honoré de la faveur patriotique et d’une subvention de l’État, au lieu d’être un artiste, une sorte d’initiateur, de prophète, ému au cours de sa vie, laissant, en ses œuvres, trace de son temps pour la postérité, il s’étudiera à refaire du vieux, loin de son pays, refroidissant sa flamme aux marbres émiettés de l’irrémédiable Italie, épuisant son amour aux grandes filles en pain d’épice du Transtévère, égrenant ses belles années dans la poussière et l’ennui des choses mortes.