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LE CAP TRINITÉ




Ce rocher qui de Dieu montre la majesté,
Qui dresse sur le ciel ses trois gradins énormes,
Et verticalement divise en trois ses formes,
Il mérite trois fois son nom de Trinité.

Son flanc vertigineux, creusé de cicatrices
Et plein d’âpres reliefs qu’effleure le soleil,
Aux grimoires sacrés de l’Égypte est pareil,
Quand l’ombre et la lumière y mêlent leurs caprices.

Les bruns, les gris, les ors, les tendres violets,
À ces signes précis joignent des traits plus vagues,
Et le céleste azur y flotte au gré des vagues,
Qui dans les plis profonds dardent leurs gais reflets.

Est-ce quelque Titan, est-ce plutôt la foudre,
Qui voulut imprimer ici le mot « toujours » ?
Quels sens recèlent donc ces étranges contours ?
Pour la postérité quel problème à résoudre !

Ô Cap ! en confiant au vertige des cieux
Notre globe éperdu dans la nuit séculaire,
Le Seigneur s’est penché sur ta page de pierre,
Digne de relater des faits prodigieux.