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Refuge des Pécheurs, Rose Mystérieuse,
Lumière qui montrez la rive aux naufragés
Et la porte du ciel aux pauvres affligés,
Ne m’abandonnez pas dans la tourmente affreuse !

Refuge des pécheurs, Rose mystérieuse !

Daignez vous rappeler l’enfant qui vous aimait !
Celui qui maintenant affronte les orages,
Vous cherchait du regard au milieu des nuages
Que son illusion en anges transformait.

Daignez vous rappeler l’enfant qui vous aimait !

Il vous voyait sourire au fond de l’Empyrée.
Il vous priait tout bas, mains jointes et tremblant ;
Et quand il s’endormait dans son petit lit blanc
En pressant sur son cœur votre image sacrée,

Il vous voyait sourire au fond de l’Empyrée.

Front sublime, incliné sur l’aurore de Dieu,
Ne vous détournez plus de ma longue agonie,
Pour qu’au rayonnement de la grâce infinie
Le repentir me vienne à l’heure de l’adieu,

Front sublime, incliné sur l’aurore de Dieu !

Ave !… par un sanglot ma prière s’achève…
Mais l’âme à votre cœur parle mieux que la voix…
Quand je m’endormirai pour la dernière fois,
Comme au temps du lit blanc daignez bénir mon rêve !

Ave !… par un sanglot ma prière s’achève.