Page:Gill - Le Cap Éternité, 1919.djvu/68

Cette page n’a pas encore été corrigée


Son soupir étouffé, votre oreille l’entend
Comme les chants joyeux de la tendre innocence,

Puisque des affligés vous êtes l’espérance,

Ô Reine des Martyrs, Mère du Rédempteur,
Venez à mon secours au bord du précipice !…
Votre âme est un Miroir de céleste Justice,
Et votre corps sans tache est l’Urne de l’Honneur,

Ô Reine des Martyrs, Mère du Rédempteur !

Je veux guérir ma peine en chantant ma patrie.
Faites qu’au rêve bleu de votre doux regard
Descende sur mon œuvre un rayon du grand art !
Donnez plus de noblesse à ma lyre attendrie :

Je veux guérir ma peine en chantant ma patrie.

Laissez venir à moi le chœur des Séraphins.
Pour que les beaux yeux purs toujours puissent me lire,
Faites qu’aux harpes d’or il accorde ma lyre,
Et qu’il berce mon rêve avec ses chants divins.

Laissez venir à moi le chœur des Séraphins.

Étoile du Matin, donnez-moi la lumière !
Pour chanter dignement les martyrs et les preux,
Pour qu’en un style clair, sonore et généreux,
J’évoque ces grands morts couchés dans leur poussière,

Étoile du Matin, donnez-moi la lumière !